Voici l’histoire d’Antoine qui débute pendant l’été 1951 à Pont-Saint-Esprit. L’histoire d’un petit boulanger tranquille qui se trouve propulsé dans le monde du LSD et de la guerre froide, après avoir mangé un morceau de “pain maudit”. Un monde où Antoine croise le chemin de Lucy.
Voici un récit empli de poésie. Un récit construit sur une musique diphonique saisissante qui enchaîne les rythmes… de la lenteur du village de Pont-Saint-Esprit à la cadence de la folie qui emporte Antoine vers sa disparition. Dans une écriture très visuelle, Claro nous enchante par son alchimie unique des mots, par sa voix.
La construction ciselée alterne brillamment entre Lucy et Antoine, entre les germes et les disparitions, le soleil et l’éclipse. Nous entrons dans ces années 1950-60 de manière décapante depuis le village sorti des âges, le LSD et l’héroïne, les hippies américains sur fond de guerre froide jusqu’à l’introduction du business du porno dans un 69 parisien.
On peut regretter quelques manques sur cet arrière-fond de la guerre froide, sur cette action de la CIA qui reste floue. L’entrée en matière pourrait par ailleurs sembler très lente, voire hermétique, si on ne se laissait pas aspirer par cette voix puissante.
BBLR