Au Danemark, en 1770, une jeune princesse anglaise Caroline Mathilde (Alicia Vikander) est donnée en mariage au fantasque roi Christian VII (Mikkel Boe Følsgaard). Elle est aussi cultivée et férue des philosophes des Lumières (Rousseau, Voltaire) qu’il est vulgaire et vautré dans la fange et la luxure. En réalité, Christian est un monarque faible perdu dans ses tourments, plus passionné de théâtre que des lois, inapte à régner sur un royaume laissé aux mains du clergé luthérien et des aristocrates qui défendent becs et ongles leurs intérêts. Un royaume convoité par une douairière ambitieuse qui cherche à placer son jeune fils pour le trône.
Du mariage royalement forcé naitra rapidement un fils, Frédéric. L’état de santé mentale du roi incite son entourage à lui imposer un médecin à ses côtés. Le choix de Christian va se faire vers le charismatique docteur Johann Friedrich Struensee (Mads Mikkelsen), médecin allemand lui-aussi disciple des philosophes français, et qui écrits de façon anonyme des textes trop libéraux pour l’époque. Des liens étroits vont se tisser entre le roi et son médecin, celui-ci exploitant l’emprise qu’il a sur le fragile monarque pour faire voter en quelques mois les lois les plus progressistes de toute l’Europe, des avancées que Voltaire en personne salue avec enthousiasme. Des liens non moins étroits vont également se tisser entre Caroline et Johann. Une passion secrète et un amour interdit, et une trahison consentie, qui ne peuvent les mener qu’à leur perte, même si le destin du Danemark va en être bouleversé à jamais.
Un film remarquablement bien construit, des décors et costumes somptueux, des acteurs justes, touchants et rayonnants de finesse. Du grand art.
GLR