Le roman s’ouvre sur la mort du père. Et c’est dans un autre cimetière que Jean-Yves Cendrey enterre ce père qui l’a humilié, frappé, terrorisé pendant toute son enfance. Jusqu’au jour de la révolte.
A partir de cette lettre contre l’autorité tyrannique, l’auteur nous conduit progressivement jusque dans le village de X, en Normandie, parmi ses habitants, ses voisins, effleurés dans leur médiocrité, leur soumission et leur silence face à l’inacceptable.
L’« affaire » de X, des dizaines d’enfants violés et humiliés pendant des années par un enseignant qui profite de la complaisance des hommes et des femmes du lieu, d’institutions hermétiques et sourdes aux appels de gamins dont ils ont la charge. C’est ce silence assourdissant qui crisse sous les pages de cette histoire.
Dans une écriture portée par la colère, l’affaire et le procès de X font ressortir l’oubli d’enfants broyés par une éducation nationale au rouleau compresseur. Bien que l’auteur emprunte le nom de Raoul Rose pour nous faire entrer dans le village de X, il ne peut s’extraire de sa place, centrale, dans ce drame. Celle du crieur public sur une place désertée.
Une plume aiguisée à lire et à suivre… pour en découvrir un peu plus.
BBLR