Mercredi
Un centre commercial. Petits et grands blocs accolés les uns aux autres. Couleurs flashys. Vert pour Speedy, bleu pour Leclerc. Chacun essaye de capter le regard du consommateur. Dans ces artères de déambulation, rien pour s’asseoir. Aucune chaise pour se reposer et lézarder. Aucun café. Tout est minuté. Les courses, le garagiste, la culture… quelques pas plus loin.
Un sourire dans cette grisaille. Celui du jeune mécanicien. Mais le temps est compté. Il faut passer à la caisse, récupérer la voiture, partir, laisser la place au suivant. Au suivant !
Un matin dans la semaine
Un matin, dans la cour. Le soleil s’est levé depuis peu. Des traînées roses flottent encore. Le cri d’un oiseau, son bruit d’ailes. Je ne l’ai pas vu passer. Juste deviné. Mais il est là. Comme le jour, ce matin.
Vendredi matin
Je lis « Grammaire africaine », court extrait de Mythologies, de Roland Barthes. Perdre le sens des mots, comme les personnages de Cent ans de solitude. Retourner les mots.
Barthes capte le détournement du signifiant dans les discours des années 1950-60. Quand la guerre est écartée, quand on la maquille derrière le terme de pacification, quand on nie son existence en l’oubliant de son vocabulaire. A cet instant, je sais que je me servirai de ses mots dans mon travail.
BBLR